Le 30 novembre 2023, ChatGPT a fêté son premier anniversaire. L’IA générative a été adoptée avec une vitesse inégalée dans l’histoire de la technologie : 1 million d’utilisateurs en cinq jours, 100 millions en deux mois.
Le secteur le plus bousculé par son arrivée a évidemment été celui des professionnels de l’IA. Les big tech (Amazon, Google, Meta…) tentent de rattraper leur retard sur Open AI et son partenaire Microsoft. En France, Xavier Niel, Rodolphe Saadé et Eric Schmidt, ex-PDG de Google, viennent de lancer Kyutai, un laboratoire de recherche dédié à l’open science en IA, doté de 300 millions d’euros.
Dans les autres pans de l’économie, 2023 a été consacré à recenser les usages possibles et à tester différents outils. Plusieurs grands groupes se sont lancés en proposant à leurs collaborateurs des IA génératives sécurisées comme Axa, PwC, ou Moderna, qui a développé une version personnalisée de ChatGPT. L’IA générative est également fréquemment utilisée pour améliorer l’efficacité des chatbots.
Cependant, les inquiétudes demeurent nombreuses. 50 % des membres des comités exécutifs mondiaux s’opposent à l’utilisation des chatbots, selon le groupe BCG. Chez les collaborateurs, il existe « un stress et un besoin d’accompagnement énorme », estime Sylvain Duranton, directeur de monde de BCG X, l’entité tech du groupe de conseil. En effet, « 36 % des salariés se disent : mon job va disparaître ». Il met également en garde contre une future lutte des classes, entre « les nantis de l’IA » et « les laissés-pour-compte », assurant que « c’est le DRH qui finira par gérer l’IA bien plus que le DSI ».
La priorité est donc à la formation. Formation des chercheurs nécessaires à l’écosystème et formation des salariés, afin qu’ils soient en mesure de tirer le meilleur de cette technologie.