Sodas, céréales, biscuits… Une série de trois articles publiés par The Lancet le 19 novembre a remis les aliments ultra-transformés (AUT) au cœur du débat sanitaire. Le premier volet confirme que leur essor constitue une menace pour la santé publique. Le second appelle à des mesures ambitieuses pour réduire leur production et leur disponibilité. Le troisième montre que ce type d’actions se heurte à la puissante stratégie d’influence de l’industrie agroalimentaire, dont le chiffre d’affaires mondial atteint 1 900 milliards de dollars.
Selon la classification NOVA (distinction des aliments selon leur degré de transformation), les AUT se caractérisent par des procédés industriels poussés et l’ajout d’ingrédients absents de la cuisine domestique, comme les édulcorants ou les émulsifiants. En France, ces AUT représentent en moyenne 35 % des apports caloriques quotidiens. Sur 104 études analysées, 92 associent leur consommation à un risque accru d’obésité, de diabète, de maladies cardiovasculaires ou de mortalité prématurée, via des mécanismes mêlant surconsommation, additifs et perturbation du microbiote.
Face à ce constat, les experts appellent à transformer notre environnement alimentaire : étiquetage plus visible, restrictions publicitaires, limitation des AUT dans les écoles, hôpitaux et supermarchés, et encadrement renforcé des additifs. « Nous en savons assez pour agir », rappelle l’épidémiologiste Bernard Srour, coauteur de l’analyse.