Quatre Français sur dix sont d’accord avec l’idée selon laquelle « la crise climatique est un prétexte utilisé par les gouvernements mondiaux pour limiter les libertés des individus ». La même proportion valide l’affirmation selon laquelle « les élites ont pour projet d’instaurer une dictature climatique ». Et plus de deux sondés sur trois déclarent être en accord avec l’idée que « la voiture électrique est une arnaque » …
Depuis un an, le nombre de conversations sur le dérèglement climatique a presque doublé sur Twitter. Mais l’essor des discours écologiques s’est accompagné de celui des contre-récits. Dans une enquête publiée cette semaine, la fondation Jean Jaurès s’est penchée sur l’influence réelle, dans la population, des messages sur Twitter critiquant le consensus établi par le Giec. Elle en a passé au crible près de 3 millions.
L’intérêt de cette enquête réside, notamment, dans l’analyse des communautés qui se forment. Les anti-vaccins se sont appropriés les questions climatiques. Près de la moitié des utilisateurs de Twitter appartenant à la « sphère » anti-vaccins se sont exprimés sur les questions climatiques en 2022, jusqu’à représenter 10 % de la conversation climatique.
Une posture émerge : celle du « climato-réalisme ». Dans un spectaculaire renversement conceptuel, ses tenants accusent les écologistes et les experts climatiques d’ « obscurantisme » et de refuser la « vraie science ». Selon eux, les « médias mainstream » musellent les « scientifiques indépendants ».
Ce climato-complotisme trouve sa logique dans la théorie d’un agenda caché, d’un mensonge, d’une manipulation ourdie par les élites. Un discours susceptible, selon la fondation Jean Jaurès, de favoriser l’émergence d’un trumpisme à la française.
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