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Unilever et Ben&Jerry’s : l’éthique au cœur d’une bataille entre mère et fille

  • Auteur : Decade for Change
  • vendredi 14 octobre 2022

Dans le monde des multinationales, Unilever est parmi les premières à revendiquer la prise en compte de la société et de l’environnement. Il faut y voir la patte de Paul Polman, son CEO pendant dix ans, grand promoteur du modèle de « purpose-driven company ».

Mais une de ses filiales, Ben & Jerry’s, rachetée en 2000, revendique plus fort encore son engagement. En 2021, elle a décidé de mettre un terme à sa franchise en Israël, pour que ses glaces ne soient plus vendues en territoires palestiniens occupés. Le début des ennuis pour la maison-mère, Unilever, et Alan Jope, son dirigeant : menaces du premier ministre israélien, Naftali Bennett ; procès intenté par le titulaire israélien de la licence ; critiques voire retrait de certains investisseurs estimant que le groupe se préoccupait trop de faire la preuve de son sens éthique, et pas assez de faire prospérer les affaires.

Unilever a court-circuité sa filiale en juin dernier pour restituer au franchisé israélien le droit de commercialiser ses produits. Mais Ben&Jerry’s n’a pas rendu les armes. Le conseil d’administration indépendant – installé lors de l’acquisition – a attaqué Unilever en justice, qui, en retour, aurait cessé de payer ses membres.

Ce conflit, loin d’être résolu, pose une question de fond. Dans un monde de l’entreprise toujours plus politique, un grand groupe peut-il sélectionner ses combats et ostensiblement faire barrage à d’autres initiatives nées en son propre sein ?

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