Pour Ursula von der Leyen, qui a prononcé son discours sur l’état de l’Union mercredi 10 septembre, pas de doute, le futur de la voiture est électrique. Alors que les marques chinoises débarquent en Europe avec des « wattures » à 20 000 euros, les constructeurs du Vieux continent peinent à descendre sous les 30 000 euros. D’où son appel à « investir dans des véhicules abordables et de petite taille » pour reconquérir le marché de masse.
Il faudra pour cela convaincre les constructeurs, notamment allemands, de jouer le jeu de l’accessibilité plutôt que celui des marges permises par le haut de gamme. Les équipes de la présidente de la Commission pourraient, dans ce but, accorder une concession majeure aux constructeurs premium. Elles plancheraient sur une réforme du mode de calcul des émissions des véhicules hybrides rechargeables, afin de le rendre plus favorable à l’industrie. Un sujet au menu du « dialogue stratégique entre l’Union et les constructeurs », vendredi 12 septembre.
L’hybride rechargeable permet aux industriels de diminuer les émissions affichées de leurs véhicules tout en proposant une offre aux conducteurs rétifs au 100 % électrique. Mais de récentes études ont montré que le mode essence était beaucoup plus utilisé que le mode électrique, incitant la Commission a réajuster son cycle d’homologation. C’est ce changement qui se retrouve donc remis en question.
À l’heure où nous bouclons ces lignes, le dialogue stratégique doit aussi être l’occasion de rediscuter de l’interdiction de vendre des voitures thermiques à l’échéance 2035. Non pour y renoncer, mais afin d’accorder aux constructeurs la souplesse dont ils ont besoin pour aller au bout de leur transition.