L’offensive est massive. Au Marché de l’Automobile de Münich, le plus grand salon du monde qui se déroule cette semaine, plus de 40 % des exposants sont chinois. Ils proposent notamment des petits véhicules électriques, relativement accessibles, quand les constructeurs européens privilégient le haut de gamme afin de protéger leurs marges. Durant le premier semestre de cette année, les marques chinoises ont capté 8 % du marché de l’électrique d’Europe occidentale. Fin juillet, Carlos Tavares, le patron de Stellantis, avait dénoncé “une invasion de constructeurs bénéficiant d’un avantage coût de 25 %”.
La situation n’est pas plus brillante dans l’Empire du Milieu pour les constructeurs européens, dont l’influence s’est rétrécie au cours des cinq dernières années. Afin de revenir dans la course, certains négocient des partenariats pour bénéficier de transferts de technologie payés au prix fort. Volkswagen a, par exemple, investi 700 millions d’euros au sein de la marque XPeng. Mais le rapport de force n’est plus en leur faveur.
Afin de favoriser les produits industriels à contenu européen, le gouvernement français réforme le bonus écologique, en conditionnant son octroi au respect de stricts critères environnementaux. Or, une batterie produite en Chine émet entre 1,7 et 3 fois plus de CO2 que si elle était produite en France (selon le gouvernement). L’assemblage y est également plus polluant. Les constructeurs sauront à la fin de l’année quels modèles seront éligibles au futur bonus.