Un vendredi noir pour l’environnement. Au moins six Français sur dix prévoyaient de consommer lors du Black Friday, selon les derniers chiffres de la Fevad, la fédération du e-commerce. Le chiffre d’affaires engendré à cette occasion augmente régulièrement depuis cinq ans (+22 % pour les articles de mode, par exemple). L’événement donne désormais le top départ des courses de Noël. C’est du moins le cas pour les trois-quarts des moins de 35 ans.
Un comportement en contradiction avec la posture affichée par nos concitoyens. Interrogés par la Fondation Jean-Jaurès, qui vient de publier une étude sur leur conception de la société idéale, ils jettent un regard critique sur la consommation et sont une large majorité à estimer qu’il faudrait réduire la place de la publicité. Seuls 27 % reconnaissent apprécier le Black Friday. Ils disent vouloir privilégier les achats dans des petits commerces spécialisés, plutôt que dans des grandes surfaces ou sur Internet.
Cet état d’esprit donne à la contestation du Black Friday de plus en plus d’écho. La campagne de quatre (contre) publicités lancée par l’Ademe, qui met en scène des “dévendeurs” dissuadant les clients d’acheter en magasin, a fait grand bruit. Saluée par France Nature Environnement et de nombreuses associations écologistes, elle a suscité des dissensions au sein du gouvernement – Bruno Le Maire la jugeant “maladroite” alors que Christophe Béchu “assume” – et fait hurler les fédérations de commerçants.
De son côté, la fédération Envie s’est associée à des acteurs associatifs tels qu’Altermundi, Emmaüs ou encore le Réseau national des ressourceries pour créer le « Green Friday« . Ici, le client paie le prix habituel et le montant de la “promotion” accordée par les commerces participants est reversé à une association de protection de la nature. Selon un sondage OpinionWay, un Français sur trois se reconnaît davantage dans ce vendredi que dans sa version noire.