Les pays du G7 réunis en Italie ont pris cette semaine la première décision majeure depuis la COP28 de décembre 2023 à Dubaï. Canada, France, Allemagne, Japon, Royaume-Uni, Italie et États-Unis ont décidé de supprimer progressivement d’ici à 2035 toutes les centrales à charbon. Toutes ? Pas exactement, et c’est la raison pour laquelle les experts de l’environnement ne pavoisent pas.
En effet, les centrales à charbon équipées de dispositifs de captage et de stockage de CO2 ne seront pas concernées. Or, si le développement de ces technologies est financé depuis une cinquantaine d’années et qu’elles suscitent beaucoup d’espoir, celles-ci ne sont toujours pas au point.
« Environ 80 % des projets pilotes menés au cours des 30 dernières années ont échoué », pointait ainsi en novembre un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement. D’autres experts estiment par ailleurs que même si la technologie était mature, elle nécessiterait encore une quinzaine d’années de déploiement industriel.
Pour François Gemenne, politologue et membre du GIEC, “le vrai sujet sur l’empreinte carbone de l’énergie demeure celui de la sortie du pétrole et du gaz.” Selon l’institut de référence Climate Analytics, les pays du G7 sont les moteurs de 38 % de l’économie mondiale et responsables de 21 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Au regard de leurs engagements actuels, ils ne devraient les réduire que de la moitié de ce qui serait nécessaire d’ici 2030.