Violence, économie, climat : au Mexique, les défis de Claudia Sheinbaum

Elle s’opposait à ce que le cartel Jalisco Nueva Generacion prenne le contrôle de sa police municipale. La maire d’une localité de l’ouest du Mexique a été assassinée en pleine rue le 3 juin, 24 heures seulement après l’élection présidentielle remportée par Claudia Sheinbaum.

Une provocation lancée à la face de la première femme du pays a accéder à ce poste. Parce qu’elle a, en tant que climatologue contribué au quatrième rapport du GIEC paru en 2007, et parce qu’elle a su, lorsqu’elle était maire de Mexico, développer une politique environnementale ambitieuse, l’arrivée au pouvoir de Claudia Sheinbaum suscite de nombreux espoirs. Elle a promis d’éradiquer les violences liées au narcotrafic qui gangrènent le pays, de lutter contre les féminicides (le pays en compte environ 3 000 par an) et de mettre l’accent sur l’écologie.

Mais la réussite du premier objectif conditionne celle des deux autres. En 2023, le Mexique a connu 30 000 homicides. Et rien ne laisse penser qu’elle parviendra, mieux que son prédécesseur, à lutter contre les cartels. Ses moyens sont limités. Le pays est en déficit, sa croissance est faible et l’obsolescence des infrastructures énergétiques risque de dissuader les investisseurs étrangers sur lesquels elle compte.

Claudia Sheinbaum prendra officiellement ses fonctions le 1er octobre. L’hypothèse d’un succès de Donald Trump dans les mois suivants représenterait un défi supplémentaire, en ravivant la crise commerciale entre le Mexique et les États-Unis. Devant tant d’incertitudes, l’environnement pourrait ne pas rester longtemps une priorité.