← Retour

COP27 : l’heure du bilan

  • Auteur : Decade for Change
  • jeudi 24 novembre 2022

Quel sera l’héritage de la COP27 ? La conférence s’achève officiellement ce vendredi 18 novembre, mais les négociations devront se prolonger ce week-end pour obtenir l’accord de toutes les parties sur le texte final.

Premier point, le maintien ou non de l’objectif de l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré, objectif qui selon des centaines de scientifiques est désormais hors d’atteinte. Les dirigeants du G20 réunis cette semaine à Bali ont bien réaffirmé leur attachement à cette cible. Mais la Chine et l’Inde la remettent en question et veulent mettre l’accent sur une limite de 2°C. « Pour nous, ce serait l’équivalent d’une peine de mort » a réagi le ministre de l’environnement des Maldives.

Autre sujet d’inquiétude, la transition vers les énergies bas carbone. Les lobbys des énergies fossiles étaient nombreux à cette COP (+25 % vs 2021). L’Inde, soutenue par l’Union européenne, a proposé que soit pris l’engagement de réduire progressivement l’usage de tous les combustibles fossiles (et pas seulement le charbon). Mais les résistances sont fortes, pays pétroliers en tête.

Sur le financement de la transition dans les pays en voie de développement, et des pertes et dommages qu’ils subissent déjà du fait du dérèglement du climat, il y a bien eu quelques initiatives à commenter. Par exemple, l’UE et quatre de ses États membres (France, Allemagne, Pays-Bas et Danemark) vont verser ensemble plus d’un milliard d’euros pour aider l’Afrique à s’adapter au dérèglement climatique. Ces fonds serviront à collecter des données sur les risques climatiques, à renforcer les systèmes d’alerte et à développer certains mécanismes d’assurance. Soixante millions d’euros seront consacrés à la réparation des dommages déjà subis.

Mais ces programmes sont loin d’être à la hauteur des enjeux, et les montants qu’ils avancent restent dérisoires par rapport aux besoins estimés. Si l’UE a accepté en dernier recours l’idée de créer un fonds dédié, les États-Unis et les pays du Golfe y demeurent réticents : ils ne veulent pas ouvrir la boîte de Pandore que serait la reconnaissance de leur responsabilité historique vis-à-vis des pays du Sud.

Au global, dans la lignée des précédentes éditions, il est peu probable que cette COP marque des avancées majeures dans la diplomatie climatique. Les plus optimistes retiendront quelques progrès sémantiques, la plupart se projettera vers la COP28, hébergée l’an prochain aux Emirats Arabes Unis. Il est prévu d’y dresser un bilan des progrès accomplis par les États depuis l’accord de Paris.

article